SOMMAIRE Musique et broderie fran~aise --No. 2. Fevrier 1918 EDOUARD l\10:,.'TPETIT -L'Art nkessaire. JOH~ )IURRA Y GJBP.OX -Poems. RAOUL VENNAT 64Z, rue St Deni8 FERXA~I> Pllt:FO. "TAI."E. . Le sujet "n art. RODOLPHE l\IATIIIE Perceptions. R. LAROQUE DE ROQUEBHUXE Prose martial,. Nous faisons toutes ( Decorations par ,J. C. T>R des-enfants. LORENZO BELANGER COMPTABLE LIQUIOATEUR Collections. Enqulte1 commerclale1 Comml11aire pour toutes les provlnce1. 180, RUE ST-JACQUES, TEL. MAIN 'l!m MONTREAL R. FAR.IBAULT NOTAIRE 90, RUE ST-JACQUES MONTREAL L. MARTINEAU & CIE Leon Martineau E. J. Chartlez Manufacture en confiserie 451, RUE DORION MONTREAL Tel. Bell Est I 4-89 Ed. St-Aubin BOUCHER ( gros et detail ) 381 RUE ROY. J. H. ARCHAMBAULT AVOCAT, PROCURt:UR 180, RUE ST-JACQUES CH-.Ma-.1: 411 EDIFICt "6ANQUt D'EPAftONt •• TlL. BELL MAIN 4171 MONTfttAl. CAMILLE COUTURE PROFESSELR DI'. 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OUIMET, harytm1 RUTH PRYCE, \'iulonilJlTIIIJO LUC] E FISCH EH, dist>u~ MARIE-.\.. ,\~~ELI.", lll('ZZlt-l'OflTallnur UOXOR~: YAILLAXCOl'ln', hRrvt1111 ('<>i< denx 1lernit•l'l' arti~t~ dumt,•nt pour la Monsieur Leo-Pol Morin t'Onlf»IJrllit' ,It' ,li~ quelqu armee d 'opfactte, av c au hout de la ligne. ~e cap ral ·eant: 1 o-ratt -iel. L'a pect en e t jov ux, au gl'and soleil d f 'vricr; mai , quand il pl ut tri te a mourir. t-ce la une des ncce i.te de pay n ufs ut-Atre, apre tout, fo.nt-il etre Vi UX pour preYOil' 1 avenir. La , i b sogneu e nou emporte. TI est certain quc I'evolution econ mique est unc des caus du mal. lane v ut pa dire que la fortun eng n lre le mauvai ton; mai bi n que la pou1·suite de I'or pent, au d'bnt, captiYer les volonte. au p int d le fascin r, de le fondre ason imperi u c fantaisie. us vivon en Ameriqu ou l'on a m nnaye ru"m le temp . Produir vite prodnire abondamment, produire en quantite plutot qu en qualitc, voila l 'abouti ant du siecle des machine . L 'art est devenu le moindre d nos ouri. . Il n 'apparait m...me pa comme un luxe. On dit· mai ·'est san reflexion. L'art est plutot t futilit ', l 'apanag peu enviable de qu lque · reveur , qn· mournont pauvre . 1 a le tort immense de n pa payer on homme. Tels de ceux qui ont connu 1 ucces onnant di ent volontiers, en Yoy,mt pa er un arti te : c'e t un gargon de tal nt. e qui est un blam a urcment. on: 1'art, chez nou , c t une anomalie; et l 'arti te, un e, c ntrique, barmant d 'ailleurs et bon gar~on, tr· agr'able arec voir; mai un etre apart, comme dan ettc omedie ou il y avait tout de m"mC' un beau vers. S'il reussit, ce qui arrive, il s'en 39 trou, ra pour admir r n lui l 'homme d affaire . Prenons-nou m... me lap ine d p n er a tout ela? Avons-nou po , fai u em nt la question de l'art, on pa . eul , quelqu initie 'attendri ent de pi tie u · notre p 'nurie; d,I lo rent qu l on ·a e no plu ch're a · hit cture pour y ub ·titu r le vide d un rue; lamentcnt le long. e alier qui montent, inegaux t disparate , ju:--qu'au sec nd etag d no mai ons; l10rripilent de reduction de m nument. que l 'on a plantc · . ur notr ol etonn \ e plaignent de l 'indiff'r 1: •e rlt' 1n fon1e pour 1es manife tation dun aracp r artistiqu · et fini s nt par dir an n ri~n •nfre: al paj1.·! fouyement compreh n ibl d'nne humeur impui · ante t attriste . 'ajouten ils pa , cependant en guise de con olation, qu nou poss'don tout d meme qu lques o uvre~,: a Jotre-Dame de Lourde , pure pen ee d'artist<', s'ajoute la dclici us chap lie du 'minaire d Th'ologie; a la Banqu d Montreal qui embl , un pcu parvenu au milieu de no indigence , 'adjoignent no ecole nouveU t nos bibliotheque ·; UT nos place , les statu se multiplient et de. morts illustrcs att ndent d'y paraitre. On co11clut, avec une moiti' d atisfaction: telle cho ·e n 'e t pa mal, mais.. 'est deja ~a. II y a, a I 'horizon, con1me une aube de renouveau. '-;tn.t t de as ociations font de command . o peiutr , dont plu iem· sont prophete en pay etran crs, ont con acre par de ju te admfration m,~lce aun nobi me nai ant. o mu. icien ren-.·nj ent d auditoir , f rme pour nne bonn part, par une att ntion soutenue et une . ;vmpatl. · reelle et fidele. Et des personnes, beaucoup plus en nombre que l 'on ne croit, s 'eveillent aux emotions de l'art et, les ayant eprouvees, s'y complaisent ardemment. Cette promesse s 'accentuera lorsqu 'on aura ad.mis la puissante utilite de l 'Art. Pour entrainer certains esprits, il serait facile de montrer que I 'oeuvre d'art est une riches e, une source dont plusieurs pays tirent d 'abondants revenus. Mai l'art est infiniment mieux qu'un article de commerce. L'art revele; l'art atte te· l'art est un element national, une nece ite tre haute. Sur son art, on juge un pays. "Ils n'ont pas d'artistes '' est de enu un mot de mepri . ela ignifi : ils ne se sont pas degages de l 'empri e de la ma:ti,ere, ils ne se sont pas eleves au-dessus d'eux-memes; ils sont rives aleur tache san un regard ve1· · les vofites, le dos courbe, la main raidie, le cerveau vide. Voyez: c'est vers l'art que la France tourne deja ses plus sfirs espoirs de reconstruction. "L'art chez nous tient une telle place, ecrit en pleine guerre M . .Andi·e Michel il a jete sm· le µionde un tel rayonnement que nou n'avons pa a nous excuser de mettre aujourd hui nos artistes au premier plan de nos preoccupations et de nos esperances. '' L'art, expression tangible du beau, vibration d'ame, donne, dit encore M. Andre Michel, "la f~rce de tenir." L'artiste est un producteur. TI reve et concretise son reve dans une forme qu il choisit, et qu'il realise avec amour, avec une sorte de piete. Quelle leQonl Apprenon d Jui que l'oeuvi·e, quelle qu 'elle soit, doit etre executee vrai ·41 ment, fac:onnee, travaiU 'e, ha.tie, mise debout. Le culpteur dresse peu a peu fa statue corrige, rerient, attenue, -donne de la chaleur, de la vigueur -0u du ton. Comme on voit bien l'oeuvi·e ortir dC' a pensee et sa pen ee apparaitre sous a main, petrie lentement, comme un chose pr'cieu e. Pui , }'artiste ayant ainsi vivifi' la beaute, nous la livr~ pour qu 'elle opere n nou lie unit les oeur. dan un meme culte. Elle su cite et determinr :J.'action. Qui done, eci'ivain ou poete, n'a pas r ~u le souffle de la musique et pui ' dan et art 1,.. d' ir de creer a on tour, de 'abandonner a 1.. fecondite des in piration 1 :Mysterieux retour, pa· Oll I'artiste participe a I 'ideal de la nation. Si tel est l 'art, omment le repandra-t-on pa1mi nous! Les arti tes continueront d '"'tre, et d , produire obstinement. Ils deviendront ainsi de "auto1'ites "; ils devicndront des argument ,_ L 'homme veritable est une force singuliere !Julien, Couture, Bourassa, Hebert, pour ne rappeler que le morts, prennent dans notre histoire une premiere place. Ils demeurent, car I'art immortal· se. Ils sont, pour nous, un orgueil, une defense, un temoignage. Il faudra que la civilisation les r connaisse un jour et que, enfin enricbi , elle s'incline devant eux. Ils ont laisse un ex mple, que plusieur des notres suivent deja; et l 'avenir donnera raison a leur desinteressement. A vec eu~ , nous accepterons l 'Art, urtout si on sait nous d 'voiler es origines et ses caracteres, nous incliqu r on role et sa mission. C'est la tach de l 'ecol ,, d 'ja bien lourd . Ce sera long, tres long. Cornbien de temps faut-il pour apprendre a savour(1 42 un beau vers; et combien de temp pour savoir negliger les fadaises 'I Le gout se forme lentement par la pratique quotidienne du beau. II sera n " cessaire d'installer des musees, d'ouvrir un conservatoire. Ces projets ne viennent pas trop tot, quoi qu'on en pense. IIs sont reali abl s; ils ont meme deja realises au quart. 11 suffira de d:iJ:iger de grouper, de coordonner. D 'ici la, Jes criti 1ue · qui s 'interessent a l'art pourront preparer les e prits, entreteni1· la foi. En France, di ait-on pr . queen meme temps dans un ouvrag d'economiqrn.' et dans un roman, on est toujour fir d'entend1·<· deux opinions apropos d'une meme que tion, deux opinions extremes, deux opinions en bataille: oui et non. La verite tient souvent entre le dcu:x. Sachons faire au milieu sa part de re pon abiliU:•, qui est tres, tres grande. Reconnai ons le difficultes ou nous nous debattons. II vaut mieux pe1·suader les intelligences que les detourner; et ii n'est pas necessaire pour cela de renoncer a clfrc nettement sa pensee, il suffit de l'expliquer. L'irnportant pour nous n'est-ce pa de con truire. herchons ce qui unit plutot que ce qui separe. Et rendons-nous a la belle parole de Michelet: "Len~eignement, c'est l'amitie". EDOUARD MO. TPETIT. 43 THE OWFLAKE From the grey ky \ little white snowflake Came floating, and I Laughingly sought to take This for a kiss. So near It came! But death Lay in that soft breath \nd touched my cheek with a tear. IN AN ORCHARD Eve with her cool delicious hands unveils Her pageant and her fairy tournament, Where elfin riders tilt, Their banners fragrant with the scent Of appleblo som as they pass Along their airy trails, Or plash the moonlight spilt Over the treetops on the grass. Here to the fanfare of a humming bird They hold their masque and dance their minuet Upon a field with roses diaper'd, Roses and primroses and violets, Till in the last sweet hour Ere night has flown Their lovenotes loosely blown From flower to flower Linger in dreams. .IOHN MURRAY GIBBO '. LE JET E .ART Le sujet en art n'a d'inte r~t crue pour le;; enfants et les lllettres. Remy de Gourmont. Le uj t ou an cdote dans une oeuvre d'art n 'a qu 'tme importanc -bien relative· 'est en littcratnre qu 'il t 1 plu ilnporta:nt, ten 01·e, dan. unc· euvrc 1itteraire, c' t l'art de l 'cc1·i ain qui doit DOU iDtere r plutot que les detail de Pan dote En mu ique, 1 ujet n'exi te pour ain i dire pa · dan le arts plastiques, !'architecture, comme la mu ique, p ut e pa ser completement d'anecdote, mai la peintur et la culptur ont pre que toujour b oin d'un uj t a 1 aide duquel l'arti t Dou communiqu a pen 'e. Mai le uj t De doit en aucun ca , dominer le autres qualites, car l'oeuvr d viendrait alor une cho e d'interet bien pa ager et ortirait du domaine d l 'art. n tableau, quell que oit sa valeur arti tique, repre eDtnnt un coin de pays qui nou est cher, evoquera toujour en non des entim nts qui n 'ont aucun rapport avec I'art et qu une photographie fidele t egal ment capable d'evoquer. Un public, peu au courant des choses de P-art, a toujom tme tendance malheureuse a attribuer 46 une trop grand importance au . uj t u anccdot lans une peinture ou dans une sculpture; e d ' faut, malheur usement trop com.mun dans notre pays, n'est du qu'a l'ignoranc ou t le publi d . qualite vraiment importantes que d it po 'der une oeuvre d'art. Le suj t, pour un arti te, n' t ouvcnt qu l point d depart d'un idee; dans l' x' ution de ,.on oeuvre, il pent arriver qu'il l'oublie complrtement, le re ultat n'en sera pas amoindri; tandis qu'un arti te qui sacr:ifierait composition, sentim nt arti tiquc, factm·e au sujet, ne ferait de on oeuvre qu 'une chose n 'ayant que peu de rapport avec l'art. Le artiste inf'rieur ont toujours eu un trrand souci du uj t; 'tant incapable de sugger r aucune impression d'art, ils s'appliquent ainspirer au public toutes sortes de sentiments a cote: aux gens sentimentaux, ils pre enteront des clairs de lune sur des ruines, aux gens patriotique , le haut fait des ancetr , aux amis du terroir des anecdot s pay annes. . . Je ne veux pas dire qu le ujet doive etre completement neglige par le. arti tes, une oeuvre theoriquement parfaite doi t pre enter un sujet convenablement exprime. iai. il est curieux de voir des oeuvres de grand maitres OU le sujet a ete completement neglig, t qui n 'en sont pa moins de chef -d'oeuvre. Je pre 1d. deux exemples chez Raphael: le pr mi r, u d • e tableaux du Vatican, ' L'incendie du o 11 _fT,, .avait ete commandc U } artiste pour rappelt'l Ul1 miracle de Leon IV qui avait eteint un inc•en i , en elevant une croix; !'anecdote, c' t-a-d 1 c le miracle, a rte relcguc tout a fait a l'arrih · plan par Raphael. TI faut etre parfaitement au courant pour mprendre le ujet (lt, cependant, le tabl au tune m rv ille. Le e ond xemple st beaucoup plus connu : c'e t "La Vierg ala chai s .'' Dans un tableau representant la mere dcDieu, on 'att nd atrouv run entiment religi nx. rnais dan le ca qui nou occupe il n'y a que I " tifr qui oit religi ux. La Vier0• d Raphael st tout imp] ment une femm , pa du tout my tique, av un enfant .Jesu qui est un robnste poupon italien; le tableau aurait pu au i bi n 'intituler:" 1on mod'le et on fil '. Un Fl'a Ano·eli en aurait fait une ho e tres m rstique, le entimr11t r ligi ux aurait 'te b aucoup mi ux e_ prim-:. L tahleau, au pojnt de vue art pictural en aurait-il et' meill urf ,P n doute. J n veux pa, dire qu I entim nt reli0 ·i u. ut nui, ce erait ab urdc mais Fra Ang lico, ne po edant pa la sci•cnce d Raphael, en aurait fait une cho e un pen gau h ( c qui nc manque pa de charm ) , et beau('oup moins bi n ex'cu tee. L'admirntion que 1 on re ent devant une oeuvre d'art ne tient done pa au ujet repre ent ', pui. qu le uj t p ut, n de certains cas, nou etre compl' t ment indifferent. on admiron I oeuvre de l'A tiquite; t ccp ndant le entiment relio-ieux pa'ien qui a in pir' le sculpteur de Ia "V'nus de filo" ne peut certainem nt pas nou influ nrer: a victoire pour Ia "ommemoration de la quell la " 7ictoire de amothrace" a ete sculptee, DOU e t comr let ment indifferente, et pourfant l'impre ion d'art que ce statue nou donnent, t rarement eo-alee par d s oeuvre dont I ujet nous est plu familier. 47 Des peintres et des sculpteuTs atendance morali atrices et philo ophique , ont parfai voulu e servir de leur art comme moyen d 'expres i n de leur id'es. Le resultat en a 'te rarem nt satiRfaiant, le arti tes a ant trop acrifie au uj t, 1 UT. o uvi·es n'etaient qu'ennu eu es. n grand peintre, ne en ui se, mai que l' 1lemagne revendique comme si n, a voulu faire d1i la philo ophie avec de la peinture. Il en e t 1·-; ule que I tabl aux d Boecklin ont be.coin pou · Atre compri , d'"tr a compaO'ne d 'un . pli ation 'crite; dan. ce ca la vol nte int n de fafrt• dominer 1 uj t n'a al outi qu'a la confn, ion et au p 'dantisme. t pourtant Boe klin etait u 1 grand peintre! J connais de lui des p intur, tr 's imple et sans pretention philosophiqu qui on• des merveilles. Les artiste me diront que tout ce que je vi n · de dire est parfaitement connu, mai ce n 'e t pa · aeux que je m'adresse, c'e t aux gen qui, a. an~ du gout pour les arts, confondent ouv nt une o 11vre inferieure qui a su les interes er par le uje , avec une oeuvi·e reellement artistique. Combien ai-je vu de soi-di ant criti 1ur: d'art a Montreal, donner leurs impre ion. de . ·alon. ·, a un point de vue etroitement patriotique n 'a mirant que les oeuvres dont le sujet etait bien c nadien t L'art, com.me la science, est universel. On n'o erait pas parler d'une philosophie, d'une phy. ique ou d 'une chimie purement canadienne, c;.. n 'aurait pa de ens; mais on voudrait que l'an e re treig·n ala repre ntation d 'ne · •ani-l• 48 dicnnes. est vouer al'impuis anc la plus compl'te Jc artiste aqui l'anecd te du terroir n entiment pcut inspirer des ch f -d 'oeun· , mais ii ne p ut ccrtainement pas in pirer tou le clH'fs d. uvr. FERNA D PREFONTAINE. 49 PERCEPTIONS La musique est une des formes esthetiqu s et ideales de la pens'e, realisee dans une technique sonore. La musique n 'a aucun but determine, mai. elle possede le pouvoir mysterieux de nous tran poser dans un etat de conscience different de l''tat habituel, dans lequel se cree momentanement un reve. Le rythme est l'energie p1·oportionnee d'une forme musicale. Une oeuvre musical , en identifiant son rythme a notre rythme de vi , l'acc'lcre ou le ralentit et provoque en nous plus l'intensite ou de d 'pression; de la, la sensation de grandeur, d<' joie, de force, de faible se ou de triste se. Les formes musicales doivent etre relative de nos besoins d 'expres ion. Elles ne doivent jamais etre determinees d 'avance en un plan defini et presque toujour identique, car l 'oeuvre ne serait plus vivante mais une construction immobil . Dans la composition, l'imagination suggere, I'intelligence choisit et la science compare. c genie c'e t I'anticipation, le talent c'est 1c retard. Le son est un phenomene con tant de la nature, un etat vibratoire qui est la cause meme dn ens de l'equilibre et de notre sen ibilite. ou vivons au milieu d 'un on univer el immense qui e re out en ilence pour notre ente11dement. Les sons que nous produi on ne sont que des resonances partielles d la vibration universelle, produites par le contact d mouvement.· rapides d'un corps contracte, avec les vibratiom; continues de ce son general qui n 'e t pas compos{> de vibrations moleculaire , mai dun autre element encore inconnu. L'arti te complet serait celui qui, doue d 'unc sensibilite extreme, peut le plus penetrer dans k sens des choses. La force d'activite ou de repulsion qui le pousse aexterioriser le ensations qui debordent de son cerveau, repand on rythme cl vie dans l 'element spirituel ou il 'universalis avec !'ensemble des phenomenes naturels. L'artiste qui, sous une impul ion ideale, religieuse ou sexuelle, cree un chef-d'oeuvre, se tran pose dans un autre etat de conscience ou il oublie forcement sa technique tout en en con.servant le pouvoir et les moyens de s 'en servir. RODOLPHE . 1ATHIEU. 51 PROSE MARTIALE etait troi oldat , trois qui ne se connai aient pas. On leur avait dit que leur patri etait n dang r t qu 'il fallait la d 'fendre a c leur vie. On a ait bien lai e entcnche que cela etait tres beau les batailles, et qu quand on y meurt en perdant tout on sang, meme i l 'on a que vingt an , l'on gagne une belle medaille. Et il aller nt. Le premier oldat etait ne quelque part en 11 magne (la censure ne per-met pa d'en dire plus long). e cheYeux etaient blond et il portait sur son nez des lunettes pour avoir trop bien etudie dans les univer itee. JJe s cond etait venu au moride "somewhere" a Londr et, apres avoir gagne de l'argent chez un ·oli ·itor, i1 'etait engage au regiment de, rifl s d Palla more. Et le troi ieme et le dernier etait un soldat de France un soldat vetu de bleu horizon, et d 1 'esperance plein la figure et, au coeur le souvenirs de oldat de l 'Empir et de la ReYolution. t il all'rent . L canon tonnaient dan l 'air omme de vrai tonn rr de Di u. Et quand la fum' tait di 1p le ciel d v nait bleu malgre le ·n des ble e . onnai aient pa entre eux et, pom·tant ils fur nt tue dans la meme jour:n 'e. Le premier mourut d'u:n ble ure a la tete; e Junette 'tai nt ca se t il avait un grand trou t ut pr' du ou. L cond avait une jambe ar1·ach ~e t n lui en avait coup' encore u:n peu pour e sa:v r de lui auv r la vie· mai e yeux d ve:naicnt embue omme un ,;•err mal e uy', d.t,. nn ar, un jour d pluie, dan White Chapel. Et l troi"ieme 'tait tomb' en traver du ol de Fr;11tce, unc ball au co ur, ans souffrance t 1 y u ouvert . p1·e la bataille qui dura plu ieur jours et 1lu~ienr nuit , la bataille qui dctrui it de village ;_ Y c le r 'colte des nll av c leur u. ines au.· el Nnin' dr ee mme de C'i rge. t lPur,::; c:hap Ile. 011. so t le tatu de la Vierg , on e11fona 1 mort dan la mem entaill n forme de tombeau. La fo. e largement er ll e l ar lme b0mue er\it de tomhc a tou 1 tombe . Et dan le jourmrn.· il fut 'crit qu'il avait etc beau de monrir ain i. .1, i · troL m' re , troi fiancce et quelque amj -intim<'s pleurai nt quelqn part n .Allernao-1.1e, en ng-let rre et en Franc ( ar la douleur 63 cl,m~ +on. Ir I ay re embl ). Et ce trois j 'Une · ~oldat mort p m· la patri , ct qui n , onrn1 i:--1-a it'nt pa. dorm nt en embl . R. LAROQUE DE ROQ EJBR E. NOS COLLABORATEURS PAUL BRUNOT DESSIN JYHENRI REBERT LA JEUNE MUSIQUE ANGLAISE. Il peut sembler paradoxal a certaines gen~ lie dans son numcro de janvier un article de M. Maurice Barres ur la mort de Peguy, clans lequel on lit cette phra c et-range: "Charles Peguy was one of the patriotic young •'writers who, having taken upon him elf the ta k of puri"fying the French Soul ..." L'ame fram;aise avait-elle besoin d'etre purifiee? II est devenu de mode de croire que !'a.me fran<;aise a ete regeneree par la guerre, et les nationalistes sont convaincus que c'est eux qui ont o-agne la bataille de la 1arne et preside ala defense de Verdun. Mai mon ieur Maurice Barre accomplit-il une tre patriotique tache de denigrer ans ces e le recent passe de la France? 'e til pas tres malhonnete a lui de repandre a l'etranger de idees aus i naives que celle de la purification de !'a.me fran<;aisc? Cela confirme les americains et les canadiens francophobes que l'ame de '1a France ce fut de 1870 a1914 la Republique bourgeoi e, 1les theatres du boulevard et le roman de mon ieur Bourget. Barres est un grand ecrivain, mais il fait bien du mal ala France. Charles Peguy fut de ceux, en tout ca , qui ne reniaient rien de la France et qui avaient l'a=mer dan Jeanne d'Arc comme dans la Revolution. La civilisation fran<;ai e est une chose admirable et qui n'a pas les deviations que les nationalistes monar ~hi te Jui pretent. Mais comme ii s'est trouve des ""en. our faire commencer la France a la Revolution, ii s'en trouve maintenant qui voudraient escamoter 1789 et tout le XIXe si · cle. Nou acceptons nous, la France integrale et meme 1870. cette defaite si virilement supportee. et nomn'aimon guere la voir purifier. Purifier !'a.me fran<;ai e. cela re semble trop a la litterature "expurgee" a 1'11 ·age 111connu et dirninuer la dose d'ironie. Bien a vous, UNE LECTRICE. Le IGOG de mars contiendra un article de M. Tra quair ur l'art, un' poeme de M. Paul Morin, la fin de: "La jcune musique anglaise" de M. Leo-Pol Morin, un article sur JacquesCopeau et le theatre du Vieux Colombier, de M. LaRoque de Roquebrune. On ait que M. J. Copeau est en ce moment a ew-York avec sa troupe et qu'il viendra peutctre a Iontreal. II sera done d'actualite de faire connaitre au public Jacques Copeau et sa tentative theatrale. CO FERENCES DU IGOG: -Les prochaines conferences seront faites par M. LaRoque de Roquebrune qui parlcra du reali me le vendredi 22 fevrier, par M. Rudhyar D. Chenneviere qui fera un cour sur l'Esthetique Musicale le 2, fevrier. Le 7 mars, M. LaRoque de Roquebrune parJcra du symbolisme et le 14, M. Victor Barbeau du journahsme: "Les tourneurs de meules." (1) Nous devons aM. Alfred La-liberte le plaisir d'entendre M. Chenneviere, ancien secretaire de Rodin, qui est un jeunc: poete -et un musicien. Il e t l'auteur d'un poeme symphoni(Jtte pour accompagner ·les Metachories de Madame Valentine de Saint-Point, d'une symphonie intitulee: "La Tra gedie humaine", de nombreuses pieces pour piano, d'un rec-u.eil de poemes et d'une etude sur Oaude Debussy. "LE NIGOG!'_ (1) Les coilferences ont lieu dans !'atelier de M. Leo-Pol Morin, 392 (ouest), rue Dorchester. Celle de M. Chenneviere sern donnee dans l'atelier de L Laliberte, 591 (ouest), rue Sainte-Catherine (King's Hall, chambre 210. Les conditions d'abonnemen sont de $Z.OO pour quatre conferences. •'•'-"' • 1•,• ''' I:: . ,.\11 '• ., .',",\ ~: ·. . \ -.. •• ' ·-..-~::·:•:-l •·, U I . ~I 'I t:;t I:~::::;:! " lA FORH£IA PIUSPUii£ ~DUS I.AQUnLE L£TABAC PEUT £TR£ FUH£. ,. Ja.acd: ORAFONOLAS ET DISQUES COLUMBIA Le plus grand assortiment a Montreal de Grafonolas, prix variant de $24 a $300. AU DELA DE 10,000 DISQUES Chansons franc:;aises, musique instrumentale etc. etc. CANADIAN GRAPHOPHONE CO. DISTRIBUTEURS DU COLUMBIA 204 rue Sainte-Catherine est. M. LEO-POL MORIN donnera un RECITAL de piano au commencement d'avrH. ( Oeuvres de compositeurs contemporains, fran,;ais et espagnols. ) SALLE RITZ CARLTON, mercredi 20 mars, a8.30 h. du soir. RECITAL donne par MADAME JEA E JARRY Jlrogrummt' PREMIERE PARTIE ,'OXATE l'll mi b~mol mint'ur PAUL DUKAS I '.\JO()f;H.f;:M ENT YITE l'XJ>fl'>'.sif t'I llllHljllt' :? l'.\L)lE nn J>t'll lt•nt tn'·s sontt•1111. a \'I\'E)ll<~NT :IH'(' h\rcrl'I(•. ( Hep<~ ) -l THi,;, LEXT, .\XDII-:, muis sans hall!' t'l hit•n sl'und,··. HTI .\P:,';01>1 E ERNEST VON DOHNAi/Yi DEUXIEME PARTIE PHJ'.:1.1·11E OJ}. 11 l>EJ'X ~I.\Zl;J{KA~ np . .JO l ALEXANDR:: l'OK\IE AILE up. i)l \n a I SCRIABINF Alh,grn 11<· cunct'rl op. I, BILLETS: $1 ,00 $1 50 ET $2.00 En vente chez ARCHAMBAULT et chez LINDSAY. Administration ; HENHY MICHAUD. • RODOLPHE BEDARD EXPERT-COMPTABLE Membre de l'lnstitut des Co111ptable 137, RUE McGILL MONTREAL TELEPHONE MAIN 8787 . .( Comptnbilites, expertises, v~rifications, gerance de successions, liquidations et partages, arbitrages, consultations juridiques en matiere commerciale. ARTHUR LAURENDEAU PROFESSEUR DE CHANT 38, rue Notre-Dame ouest MONTREAL TEL. 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