LE NIGOG R~OACTION : 182: rue Sainte Catherine esl. Directeurs : Fernand Prefontaine, R. LaRoque de Roquebrune, Leo-Pol Morin. COLLABORAT EU RS E. llont.petit, R. Chopin. P. Brunot, L'Oifieau 1lu .Benin, Paul Morin. l'abM 0. lliuruolt, J. Loranger, Guy Delehaye, E. Letcllier d~ St. Jus1, E. Chauvin, l'abbc C. Roy, Y. Barbenu, :M. Gilil,on, A. Letondal, A. Laurendeau, R. Mathieu, H. Gugnon, O. Leduc, M. Treqnair L. Ludlow, TI. IT~bert, A. Heber,., J.-C. Droi.1in, A. Beaognmd-Champsgne, A. Smith, L. Bourgoin, P. l.ecoinlt:', A . .Beaupn\ i\f. Ssn .:ARAH FI.:JJ EH, >'opr:1110 Lf:O:oiIDE LE Tot IL "El'.·. soprano L( crn FISII EH. di>'' (',,l11111hi:1. Direction exclusive; HE!:fRY MICHAUD ( alfll~ a■ "Standard Booldn1 Office" de New·York.) 102 rue Durocher, Montreal. Tel. Uptown 7096. Casier postal: 1609 PHOTOGRAPHIES ET C/RCULAJRES ENVOYEES SUR DEMAND£: SIGNIFICATIO Une revue qui debute se doit a elle-meme et doit au public qu 'elle pretend se conquerir, un programme. Il importe que es raisons soient nettement definies. Cela ecarte toute di cu sion sur ses tendances. Le but qu 'elle vise est ainsi connu sans ambagcs, et tous ceux qui r"veraient de la contrarier ou de I'aider peuvent 'aligner £ranch ment dans une lice imaginaire. LE NIGOG (1) dont nous presenton le premier numero au public, n 'a qu 'un obj et direct: l'Art. Une elite s'est formee dans le public canadien-fran~ais, qui ne cherche qu'a augmenter sa culture et sa comprehension. Les t ntatives artistiques, par ailleurs, deviennent de plus en plu nombreuses au Canada. Le public, cependant, ne s'y interesse pas assez ou, trompe par des influences etrangeres aI'art, s 'interesse ades essais stupides. II est temps que la critique soit un serieu. enseignement general et non plus un complaisant benissage·d'oeuvres pueriles et inhabile . Les productions litteraires, Jes concert , les expo~ition5; (1) "Mot d'origine sauvage ~t l'erreur d'un certain nombre de naifs de (•roire que l'on puisse juger d'une oeuvre d'art :-:ans preparations precises et sans competence particuliere. C 'est le but du igog de tenter une reunion des esprits cultives et de diffuser des idees artistiques d,gagees de I'ignorance et de la niaiserie. U ne revue d 'action d'art n 'est pas necessairement combative mais, en nn pays comme le notre ou I'art est tenu en indifference et meme en uspicion par un grand nombre, une telle revue que Le Tigog aura inevitablement des choses desagrcables a dire . . Les collaborateurs tiennent done a protester d 'avance de leur patriotique devouement ala cause de l 'art au Canada. Il serait facile aux imbeciles et aux malveillants de se servir contre eux d 'une intransigeance necessaire a un tel but que celui que nous avons indique. Nous le repetons avec insistance, I'Art est le seul but de notre effort comme il sera le seul critere de notre critique. Il nous semblc que cc cbjectif peut suffire a attirer l'aid<' .>t la symp, ·e dans un pays qui compte plus de deux millions de fran~ais. Il n 'e t pas inutile au maintien si precaire de nos droits que notre race se fasse enfin respecter par la valeur de sa culture generale et par le succes deR artistes veritables qu'elle a generes. Une revu comme Le Nigog est destinee a augmenter cette culture dans le domaine artistique et aexalter le reputations mjustement obscures. "I..& RlllDA.CTION". LA BA QUE DE :MO.r TREAL Dans cet article, je me propo e d 'etudier uu des rares monument d 'architecture que nous ayons a Montreal. Et quand je dis monument ~ 1 je comprends tou l s 'difices publics ou particuliers qui en imposent par leur grandeur, lew· beaute OU leur ancicnnete. Nous l'etudierons en prenant en con ideration les circonstances et conventions diverses auxquelles l 'architecte est trop souvent oblige de faire plier on art et son gout, comme dit Quatremere de Quincy. Cependant, nous nous rappell rons que toute oeuvre architecturale doit renfermer ces deux elements indi pensables: l'utile et le beau. II est entendu et nous n 'in isterons pas, cela etant une verite fondamentale, qu'un edifice doit etre approprie en vue de sa destination; mais ce qu'il est important surtout de considerer ici c 'e t la condition de la beaute architectm·ale. ette condition renferme plusieurs elements divers: la proportion, le caractere, l 'harmonie. Parlons de chacun d 'eux brieYement. barles Blanc dit : " Qu 'est-ce que la proportion , "C'est !'existence d'une mesure commune entre "les diverses parties d'un tout. Un edifice ou "l'on ne verrait ni ordre,ni symetrie, ni propor"tion, paraitrait !'oeuvre du hasard, ce qui veut "dire une puissance inintelligente et aveugle, or "l'homme, par cela meme qu'il est le seul etre in" telligent de la creation, desire ma.nifester son ''intelligence dans ses ouvrages. Pour cela il les "fait en quelque sorte semblables a lui-meme, en "leur impregnant le caractere de son esprit, qui "est la logique, et le caractere de on corps, qui ''est la proportion''. "Si en art, la composition est la pensee, la "proportion est le sentiment, une proportion heu"reuse est, je crois, la plus vive satisfaction d '!'artiste". (Guadet: Theorie sur l'architecture.) Le caractere:-Toute architecture doit avoir une fune, exprimer une pensee, et interesser notre esprit. D faut qu'elle vive, qu 'elle nous passionne, sans cela elle ne serait pas une oeuvre d'art. Le caractere, ce sera ce qui distingue un edifice d'un autre: ainsi la physionomie d'une gare ne sera pas semblable a celle d un muse , d 'un Hotel-de-Ville, d 'une eglise, etc. L'harmonie:-C'est !'accord parfait d'el'ments divers d 'un edifice qui concourent a un meme but. Tous ces elements doivent faire un out, et en retrancher un eul romprait I 'unite de la batisse. Done, quelque oit l importance de I 'edifice, quelque varies que oient 1 membre de son architecture, il lui faudra pour etre beau, Cf'ttC qua lite indi pen abl t nece saire, I'unit,. J'ai in i te, trop pcut-etre, mai il me semblait utile de montrer, de le debut, dan quel en nou comprenons la critiqu d 'une ar hitecture. On a beaucoup d'nigr', depuis quelque temps, ] 'architecture qui se fait ici;et l 'on a eu raison. ependant, nous pos edons certains monument dignes d 'attention, d 'une plastique presque san dcfauts, et qui ne doivent pas impunement etre 1aisscs dans l 'ombre. Dans cet article, nous parlerons de la ''Banque de Montreal". Cet edifice fut construit de 1 55 a 1857 par l 'architecte anglais Wells. Depuis, McKim, Mead & Whitey ont fait des amplifications. Ce monument s 'inspfre des oeuvres cla sique les plus pures. De proportion elancee, d 'une tres grande simplicite de lignes, peu ornee, la faQade est tres belle. Elle presente un large portique faisant avant-corps, au-dessus d'un perron de sept marches. Le portique est forme de i.x colonnes corinthiennes doublees d 'un nombre 'gal de pilastres, avec en moins, deux au centre de la fa.;ade. L'avant-corps est surmonte d'un fronton qui porte dans son tympan les armes de la Ville et des figures allegoriques. Le tout couronne d 'une coupole surbaissee. Considerons maintenant le plan de "La Banque de Montreal", il est clair, simple, bien compose. D'un cote, !'administration; de l'autre la partie publique. Ces differentes parties sont commodement reliees entre elles par un vaste hall dans I 'axe meme de I 'edifice. En somme, un plan fortement etudie. A present, la fagade exprime-t-elle l 'interieur! car n'oublions pas ce point capital en architecture: tout exterieur doit accu er franchement l 'interieur. Dans ce cas-ci pas d'erreur possible. Regardez en plan, vou a vez, d 'une part en bordure de la rue Saint-Jacque , la partie administrative bien exprimee en fa~ade par la double serie de fenetres. D'autre part, remarquez toujours en plan la grande salle de la Banque, montant de la hauteur totale des deux etages de I 'administration. Est-ce vue n faQade, Parfaitement, le portique avec sa colonnade est la pour !'attester. oici ce que dit Guadet sm· ce sujet: "Que direz'vous par exemple d'une fa!:ade qui accuserait 'quatre etages lorsqu 'il n 'y en a que trois! Eh 11 bienl a Paris meme, voyez les faQades des egli1'ses Saint Gervais ou Saint Paul-Saint Louis, cha''cune exprime trois etages. PourquoiY Chacu11e "represente une ilhouette qui n 'a rien de com11mun avec la tructure de l''difice, si bien que 'ces faQade , ce mur de cote, font l'effet de 'planches i olees dans l'espace, etrangeres au mo'nument qu'clles degui ent au lieu de l'annoncer. "De meme en Italie, ala cathedrale de Lucques." Et plus loin il ajoute: ''Menson&'e encore, absou 'peut-etre par la gloire du triomphe, cette colon"nade du Louvre, ces faQade de Louis XIV, sans ·'concordance avec l 'interieur.., etc. En effet, considerez I'architecture de l'antiquite, les temples ne renferment pas d 'heresi semblable; l'exterieur est alors la suite neces :-:aire de l 'intericur; le deux marchent ensemble, · 'enchainent, sont le consequences l'un de l'autre. dais revenon aux faQades. Le portique, ins-pir, du temple d 'Antonin et Faustine aRome, est tres beau, d'un grand effet monumental. La colonnade est parfaite de proportion, sans defaut. L' ntr -eolonnement n 'e t ni trop lache, ni trop .'crre; les cbapiteaux et les bases sont bien etudies. Le colonnes reposent sur de socles. Personne nc contestera ici la nccessite des piedestaux, le niveau du pav' du monument n'etant pas le mem ,1ue le niveau du sol. L'entablement se compose i1s e rendent, avec leur intelligence au mains, a l 'eclatante evidence a1~eclatante verite. J e voudrai m tromper SUI' 1 ur compte, mai malheur u ement, je rain d, dire nne grande partie d la v ~rite. L pa · t lID bi n pi'tre criterium du temps pr'scnt. ·n · e peut, dit Adolf Loo , que j vive en 1913 mai l'un de mes voi ins vit en l an 1900 et l'autr en 1880. . . nou avons meme d s attarde qui pou sent des eris devant les ombr violette d 'un tableau ... " La plupart de n mu iciens ont encore en 1880, il ne voient pa au dela de Saint aims, et il pou ent d cri · d ant 1 har
  • H enseigneur de mauvaise musiqu , qui encombrent l rue t le pensionnats. En continuant aencourager cette indifferen • et cette paresse intellectuelles, en persi tant dam; cctte lachete, on compromettrait pour longtemp.encore cet av nir musical qui nous e t i cher, t auquel un officiel engourdissement prepare peutetre 1 plus de astreux avortement. LEO-POL MORIN. Llt PUBLIC C ADIE -FRANQAI ET LE .ART PL.A.STIQUES. L1apathie du public canadien-fran<;ais pour tous les arts plastique a quelque chose d 'etonnant et de completement incomprchen ible. Aux expo itions annuelles de peintur et de sculpture, les am.is des exposant forment le seul public canadien-fraw;ais avec quelque journalistes qui ont un article a bacler sur le salon, et c'est tout ... le reste du public est pre que totalement anglais. Les expositions qui ont lieu ala bibliotheque Saint-Sulpice, ne sont pas beaucoup plus suivies; et pourtant, elle auraient pu faire tant de bien. Un public habitue au salons annuels et qui aurait une idee d 'ensemble des oeuvres canadiennes, aurait pu 'interesser aux efforts de Leduc, des Hebert, de Massicotte et de Simpson. Mais non, ce qui a atti1·e le plus de mond , ce sont les expositions de mauvaise p inture qui n'a que peu de rapport avec l'art. On a dit que le public anglais n'allait a l'"Art Gallery" que par nobisme, par pose. C 'est pos ible; mais }'important pour les artiste c'est qu'il y ait un public, fut-il inferieur et de peu de culture. Nos compa triotes ont, par ailleurs, des souci d'esthetique, mais qui s'egarent; quand ils veulent orner leur demeure, ils achetent des oeuvres d'art a l'etranger. Il faut voir le re ultat: de mauvaises copies de maitres achet 'es dans le musees italien , des marbres aussi blancs qu'h rribles fabriques en vites e par de manoeuvr , t 1 mob1lier qui vient de Paris en pseudo Louis V ou Loui. XVI, camelote si mal construite que les chaise~ tombent en morceaux apres une sai on au Canada. Pourtant il serait urgent d 'augm nter le gout pour I'art veritable par une culture rationnelle de.· esprits. Des hommes tres 1ntelligents, tre rens ignes sur l'histoire, la politique, ou le commerce. qui n 'ignorent pa completement I 'art Jitteraire ni l 'art musical, sont totalement ignorants en p intm·e, en sculptur ou en ar hit cture. .Je ne ven. pas chercher a quoi cela tient, mais je consfate l fait: le plus etonnant c'est que, malgTe cela, de:-canadiens-fran~ai aient pu parvenir adeYenir d :-peintres, des culpteurs et des archite te intere~ sant ; Suzor-Cote le olitaire Leduc (bien extraordinaire celuj-la qui loin d tout ceutre d'art :i reussi a faire une of'lnTe ab olument i'emarqun ble), Cla.rence Gagnon, Dyonnet, Ies Hebert, Lali berte; tous expo ent chaque annee des oeuvres q peuvent lutter avant,a ·eu em nt avec la moyenne des oeuvres exposee a Pari , Londres, Berlin O · -ew-York; un ar hitect anadien-fran<;ai, Er: nest Cormier, n 'a-t-il pas remporte le prix de Rome anglaisi Tous ces artistes ont du travailler absolumen · sans aucun contact avec le public canadien-fran~ <;ai , bien hem· ux quand ils n' 'taient pas ridiculises par leur propre famille. Il en est re ulte que. n 'tant encourages que par le etrangers, ils se detachent peu apeu de leur race et ne font plus partie du Canada fran<;ais. D'aucuns pretendent le pays trop jeune pow prendre un interet a l'art et qu'il ne doit s'occu~ per que de choses serieuses. Comme si Ies art pla tique etaient une chose bien folichonnel.. · Pourtant il est un art qui reussit tres bien au pay , et c'est malheureusement un art inferieur, c'est l'art oratoire. Un conferencier, un orateur politique, un predicateur pour un peu qu 'ils sachent leur metier, trouvent toujours un auditoire enthousiaste. Un conferencier peut aborder n 'importf! quel sujet; la forme et le fond peuvent en etre ab~ solument ridicules, <;a n'a pas d'importance, s'tl est un peu cabotin son succes est assure; ce dont le public jouit, c'est de la maniere dont les cho es sont dites, de la prestance et du son de la voix dl1 c:pnfer·m·i r. J'ai YU un auditoire feminin baYcr :le. joui~-. auce aune conf'i-eu e qui n'avait rien d~ bien S(l~·uel, et qui ne 'adre sait qu 'a de e prit. ..: ':rieu. muni d connai an · . tre 1 ' ·ial :-. C'est eYid mmcnt plu s 'rieux que la peinture et la sculpture. Si nos compatriot pr nai nt l 'habitude d'a1 1 r au moins une foi par ann' aux salon d • ~'" Art a sociation",un g1·011pc de connaisseur finil'a,it par c former, et no· arti te e sentant mieux ,:ompri. t plu apprecies, travailleraicnt avec plu cle per ·-;y,ranee. Un p intre fran~ais, Degas je c:.rois, a. dit que la plu. · ruauv-aise chose pour I'art eta.it l' ncouragement du public. Il y a evidemment un peu de vrai dans ce paradoxe; le gros public ayant une tendance a admirer I'art inf'rieur. Il e. t evident que l'art frarn;;ais aurait pu se pas 'er dun B uguereau ou d'un Detaille, peintre a trop grands succe , mai !'encouragement d'un group d connai scurs a heaucoup fait pour le ilebuts de Claude Monet, d'Albert Besnard et de Rodin. Mais le public de Montreal n'a meme pas de mauvais gout en art pla tique; il n'en a pas du t ut. ou avon ici un peintre de tout premier wdre: 1aurice Cull n; prononcez ce nom devant cje. avocats, des medecins ou des notaires, notre e1ite intellectuelle parait-il, et vous serez bien heur~'tlx si on ne vous demande pas si ce Cullen n'est pa par hasard un joueur de hockey. Un seul artiste a ete apprecie ici, et non acause de son art mais par le cote anecdotique de ses oeuvres c'e ~ ' Philippe Hebert. Et pourtant, apart ses ;rand . m numents, son oeu-vTe est pre que totalement • ignoree; sa tatuctt intitule 'Le Derni rindien · ' n~ cbef-d 'oeuvre amen avi , n 'est connu que pm: In n peu de gens. Tout ~a n'est pa tre rncourageant pour l'av_en:ir arti tique du pays ... mai il me emble qu : .-1 la ra e a pu produire de peintres et des sculp-; teur as ez tenace pour travailler et per evert>1·, dans leur art malgre l 'isolement ou ils ont du viv1·c , ~ unc elite apte a comprendre les choses de l'a1 finira parse former comme elle s'est formee aux, Etats-Unis. Que nos canadiens-fran~ais qui ont: ·i ouvent imite le americains, les imitent au ~i: dan ce re pect et cette admiration pour le a11... ; qui ont fait de ew-ork le centre arti tique <~· I Amerique du FER AND PREFONTAINE. VER IO 1, PAr 11 R EL D G.AS. ' Peu d 'ecrivains au Canada 011t une constance aussi tenace quc monsieur ~larcel Dugas, apoursuiv1·e leur oeuvr . En effet, alor que plusieurs hesitent devant I 'indifference croissante d 'un public entie1·ement ubjugu' par le cinema, Marcel Duga s 'obstine avec tm heureux entetement apublier ses livres. L'exemple serait a uivre d'une telle volonte de s 'imposer quand meme avec sa pensee et son art ou recalcitre le peuple aveugle et sourd des lecteU1·s de journaux qnotidiens. Dugas, avec son ail' de tirer la manche aux gens pour qu'ils l'ecoutent, marque un courage qu'il est malheureux que quelques autres n 'aient pas assez. .A.pres avoir publie, je ne sais pourquoi, un livre sur le theatre a Montreal, Marcel Dugas fit successivement paraitre un hommage a Verlaine, intitule "Feux de bengale a Verlaine glorieux" "P yche au cinema", et, tont dernierem 'llt, "Versions". Ces diverses parutions de 1911 a 1917. Pcu d 'ecrivain canadiens peuvent faire etat d'une tellc uite dans la decision d ctre UD ecrivain et d 11 '"frr pa aut ·echo e. ul davantage que Duga bussy SC , erait arrete a i1llmtrer tlll grand cr:me boche a 1 moyen d'une cnthedrale engloutie. On peut cependant y · voir-pui~qu'on tient tant que cc!a ii une i11'terpretation ve-·. bale et definitive-une evocation de la vieille leo-ende de la ' • b nlle d'Y ', engloutie par !es flats. L.-P. :M LES GRANDS ECRIVAINS ET LES GRANDS PENSEURS "Quand elle est apparue avec cet effroyable visage, i , "effr9yable que j'ai, cru quelle allait tomber en pou sieH, . "je n'ai pas pu." (Henri Bataille: "Le Scandale.") "II portait, malgre la saison, un veston de velour no r · "et ii nouait autour du cou une enorme lavalliere violett . "Les tache-s y etaient innombrables. Toute la benzin.e d,• "1113. tante n'eut pas suffi au nettoyage." (Henri Bordeaux: "La Maison.") "...le solcil caresse Jes murailles. et pour !'hygiene c'e~t "meilleur. L'humidite est mal-saine, surtout en automne.. • (Henri Bordeaux : "La Maison.") "Avoh-la chance de naviguer tout seul sur le Rh1"l, "quand l'automne, ayant malicieusement disperse le to11·-1 "ristes, profite de la ~di tude pour inonder de Iumiere I••; "eaux, Jes derniere feuilles .. .... c'e t augmenter la fon ,. "poetique dont on dispose." : I (Henri Bordeaux: "Paysages romanesque..") LITTERATURE DE GUERRE. La Grande Revue a publie dans sa livraison de novembre de beaux poemes de Guillaume Apolqinai•re, intitules: "Poemes de Guerre et d'amour". Le troisieme distique du poeme appele "Le Depot", se lit ainsi: L'amour dit reste ici mais la-bas !es obus Epousent ardemment et sans cesse les buts Ces deux vers l1e11ferment plus de verite et sont une -vision plus exacte de la guerre que les pages sentimentales appelees solenndlement par monsieur Laviedan: "Les grandes heures" et qui encombrent !'Illustration. La guerre aura inspire les poeme.s realistes d'Apolli ■ aire, Le Feu de Barbusse et La vie des Martyrs de Georges Duhamel. It fallait ces oeuvres pour compenser l'in11.ombrable "•litterature de guerre". R. R. R. CONFERENCES DU NIGOG. -Les directeurs du Nigog ont organise des series de conferences qui sont en connection etroi.te avec l'idee directrice de la revue. L'art est, en effet, le suj,et exclusif de ces conferences. La litterature, les arts plastiques, la musique, etc., seront l'objet de diverses lec;ons par des collaborateurs du Nigog qui tachera ainsi d'etendre son action et de diffuser son influence en matiere d'ar,ll. Les conferences du Nigog ont lieu ordinairement tous les jeudis soirs a huit heures et demie, dans d'atelier de monsieur Leo-Pol Morin, 392 rue Dorchester ouest. Les conditions d'abonnement sont de $2.00 par mois. Les prochaines conferences seront faites par monsieur LaRoque de Roquebrune qui continuera a etudier la litterature franc;aise et qui parlera le 17 janvier du Romantisme, le 24 janvier, du R~alisme, le 31 janvier, du Symbolisme. Le 8 fevrier M. Henri H~bert fera une conference sur les arts plastiques et le 14 (evrier M. LaRoque de Roquebrunc sur la Jitterature bdlge. "LE NJGOG". -'l,"·4 · .,:-: "0-+ p , IIZ4 FORHE/A PIUSPUii£ ~DUS LAQUBL£ LETABAC PEUT ETHE FUME.~ C>'--Cu'l~ Les journaux et les revues qu'il faut lire LE DEVOIR LE CANADA LA REVUE .TRIMESTRIELLE L'ACTION FRANQAISE SERVIR LE CANADA MUSICAL · A lire dans le numero de fevrier du "NIGOG" un article de MONSIEUR EDOUARD MONTPETIT. RODOLPHE BEDARD EXPERT-COMPTABLE Mernbre de Jll11, titul des Conaptable lS7 RUE McGILL MONTREAL TELEPHONE MAIN 8787 Comptabilites, Expertises, Verifications, Gerance de Succcssioni Liquidations ct Partag~s, Arbitrages Consultations juridiqucs en Matiere Commcrciale. ARTHUR LAURENDEAU PROFESSEUR DE CHANT 38 rue Notre-Dame ouest MONTREAL TEL. MAIN 2468 LIVRES D'ART ET DE SCIENCE BRUNO HESSLING EDITEUR ET IMPORTATEUR Fournit les ouvrages de toutes les maisons d'Edition frar•r;aises, anglaises, allemandes, italiennes, espagnoles, etc. , SI ave. 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